Le plus haut tribunal au pays, la Cour suprême, a accepté ce jeudi matin d’entendre la contestation de la loi 21, soit la loi sur la laïcité de l’État, qui a été adoptée le 16 juin 2019.
Le gouvernement du Québec compte se battre jusqu'au bout et demande aux autres provinces et à Ottawa de se mêler de leurs affaires.
Écoutez le ministre de la Justice du Québec, Simon Jolin-Barrette, commenter cette décision au micro de l'animateur Philippe Cantin.
Le ministre ne doit quand même pas être étonné que la Cour suprême ait accepté d'entendre cette cause?
«On ne sait jamais ce que la Cour suprême va déterminer. En plus, elle n'a pas à motiver si elle décide d'entendre ou non une cause. C'est important de rappeler qu'il y a déjà deux juges qui ont validé la loi: un à la Cour supérieure du Québec, le juge Blanchard, également trois juges de la Cour d'appel qui ont rendu à l'unanimité un arrêt. Donc le plus haut tribunal du Québec a validé la loi sur la laïcité», souligne le ministre.
«On comprend maintenant que la Cour suprême veut entendre l'affaire. Mais une chose qui est importante, c'est que la laïcité est une valeur fondamentale du Québec. Ça détermine comment les rapports entre l'État et les religions s'exercent. Nous, on a fait le choix historique, le choix collectif au Québec qu'on séparait les religions et l'État. On va se battre jusqu'au bout pour défendre cette valeur fondamentale, qui appartient à toutes les Québécoises et à tous les Québécois.»
Le ministre souhaite ardemment que le gouvernement fédéral ne prenne pas position sur la question devant le tribunal.
«Effectivement, on dit au gouvernement fédéral de se mêler de ses affaires. C'est un dossier qui est purement Québécois. C'est une loi qui est issue de l'Assemblée nationale, qui appartient au peuple Québécois, qui a été votée par ses représentants. Et ça fait partie de l'autonomie également des États fédérés des provinces au Canada. [...] Ce n'est pas à Ottawa de nous dire quoi faire, de quelle façon on doit vivre au Québec, de quelle façon on organise nos rapports entre l'État et la religion.»