Les employés de neuf usines allemandes de Volkswagen ont cessé le travail ce lundi lors de grèves de deux heures, bloquant les chaînes de montage. Ces actions surviennent dans un contexte de profond désaccord entre la direction et les syndicats sur l’avenir du plus grand constructeur automobile d’Europe.
Le mouvement social a débuté dans les usines de Wolfsburg, siège historique de Volkswagen, et s’étend à d’autres sites clés, comme ceux de Hanovre et de Zwickau, où la production est entièrement consacrée aux véhicules électriques.
Des tensions exacerbées par des baisses de salaire et des menaces de fermeture
La colère des travailleurs fait suite à l’annonce de la direction qui demande une réduction de 10 % des salaires et envisage la fermeture de plusieurs sites en Allemagne, une première en 87 ans d’histoire. Volkswagen justifie ces mesures par la nécessité de réduire les coûts face à une faible demande, une transition électrique plus lente que prévu et la concurrence féroce des constructeurs chinois.
Daniela Cavallo, présidente du conseil d’entreprise de Volkswagen, a affirmé que ces propositions franchissent les « lignes rouges » des employés, en ajoutant que les fermetures d’usines et les licenciements massifs sont inacceptables.
Un impact économique et industriel majeur
La grève a entraîné l’arrêt de la production de centaines de véhicules, dont la célèbre Golf, à Wolfsburg, où 70 000 personnes travaillent. Ces interruptions, qui pourraient s’intensifier avec des grèves prolongées ou illimitées, risquent d’aggraver la chute de la production de Volkswagen, déjà affectée par une baisse des livraisons et des bénéfices.
Thorsten Groeger, négociateur pour le syndicat IG Metall, a déclaré ceci sur un ton qui ne laisse aucun doute sur les intentions du groupe :
« Ignorer les travailleurs, c’est de jouer avec le feu et nous savons transformer des étincelles en flammes. »
Une mobilisation qui dénonce une gestion jugée inéquitable
Les grévistes reprochent à la direction de faire porter le poids des erreurs stratégiques sur les employés. Sascha Dudzik, représentant syndical, a notamment critiqué les conséquences du scandale du diesel et le retard pris face aux concurrents chinois, plus innovants.
« Ce ne sont pas les travailleurs qui ont pris ces décisions, mais les millionnaires à la tête de Volkswagen », a-t-il déclaré devant des manifestants à Hanovre.
Une solution encore incertaine
La quatrième séance de négociations prévue le 9 décembre sera cruciale pour trouver un terrain d’entente. Cependant, les premiers signaux envoyés par la direction laissent peu d’espoir d’apaisement.
Si aucun accord n’est trouvé, la crise pourrait s’intensifier, menaçant non seulement l’avenir de Volkswagen en Allemagne, mais aussi la stabilité de l’ensemble de l’industrie automobile européenne.
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